samedi 11 novembre 2017

Terre et mer à Nosy Bé, Madagascar

Ce nouveau séjour "La Plongée Lé Bon" nous mène cette fois dans les eaux chaudes du canal du Mozambique, plus précisément à Nosy Bé, la plus grande île de Madagascar.
Chanceux que nous sommes ! Seulement 1 h 45 de vol depuis la Réunion et une heure de décalage horaire...


Arrivée sans encombres, un peu longuette l'attente dans l'aéroport non climatisé et non ventilé pour le visa (25 euros), le contrôle de police, le contrôle sanitaire (fiche à remplir), le contrôle des bagages...
Notre hôtel nous envoie une navette. Direction le sud-ouest de l'île.


Immersion immédiate ; la présence française se fait encore bien sentir : des Peugeot et des Renault à tous les coins de rue ! Et vintage en plus !


Mais l'essence est tellement chère (même prix qu'à la Réunion) comparativement au niveau de vie, que peu ont une voiture (et ceux qui ont une voiture la remplissent généralement plus que de mesure, du genre 8 personnes dans une Super 5 ou une 4L).



Un autre moyen de transport, moins coûteux...


Nous arrivons au petit village d'Ambondrona près d'Ambatoloaka ("Ambatoulouk"). Au bout de la route en terre, au bout du chemin, au bout de la baie... l'Ylang hôtel :
on n'a pas à se plaindre !


Bungalows pour deux ou chambres


Toute la baie devant nous


Vue depuis le bungalow



Le coin repas donne sur la baie, à marée haute l'eau atteint les premières marches.


Jolie déco d'accueil avec un jus de mangue frais pressé offert...


Basique mais pratique et spacieux

 

Le club de plongée n'est qu'à une dizaine de minutes à pied par la plage...


Premier soir, un orage très loin nous gratifie d'un beau nuage éclairé par les dernières lueurs du soleil.
Bienvenue à Nosy Bé !!


La Nature n'est pas si différente que ça de celle de la Réunion...


Le patron, petite trentaine, est bordelais, a bossé dans la viticulture avant de bourlinguer et venir s'installer ici... Il tente quelques opérations délicates, qui sait... peut-être un jour aura-t-il une treille de vigne avec de bons gros raisins ?!


Nous longeons la baie et nous nous imprégnons de l'atmosphère malgache.


D'autres îles et même la grande terre au loin.


La plage est quasi déserte, très peu d'hôtels.


Parfois, une surprise de bord de mer...


Il nous faut changer quelques sous. 1 € = 3 500 ariary. On veut changer 200 €, vous imaginez le nombre de billets qu'il faut (coupures de 10 000). On prend des airs de millionnaires le temps d'un instant... où est notre mallette de transport de fonds avec chaîne et menotte ?? 😉Heureusement il y a un coffre-fort dans la chambre !


Voilà un moyen de transport rapide et économique. Prévu pour 3, il n'est pas rare de voir 5 ou 6 personnes entassées dedans... rentabilité !


Au détour d'une rue d'Ambatouloaka, superbe baobab en métal forgé ; j'aurais préféré en voir un vrai mais il n'y en a pas sur l'île. C'est plus au sud de Mada.


Les motards roulent avec des casques de chantier ou de vélo quand ils mettent un casque ; les ceintures de sécurité sont décoratives ; les nombreux nids de poule nous font faire des zigzags permanents ; les chauffeurs conduisent relativement prudemment (je dis bien "relativement" !!), mais n'ont pas peur de doubler en montée dans un virage ou en triple file... ou encore de frôler les passants sans ralentir un chouïa.


Lever de soleil. Il pleut parfois la nuit, les premières heures de la journée peuvent être nuageuses, voire très nuageuses mais contrairement à la Réunion, les nuages disparaissent toujours vers 10 heures !! Et ça cogne.



Art malgache, tableau dans la chambre.


Même hors des villes, le long de la route, on trouve de nombreuses échoppes, boutiques, gargotes...


Quelques embouteillages qui ne durent pas


On trouve absolument de tout, dans tous les sens, mélangé, empilé...




Par endroit, on traverse des hectares d'ylang-ylangs. Dans la nature, ils pourraient mesurer 30 m de haut mais pour faciliter la récolte, ils sont étêtés et les branches sont rabattues à hauteur d'homme.


Une fleur, quel parfum délicieux ! La cueillette doit se faire le matin très tôt et la distillation, dans les heures qui suivent.


Quand on ne plonge pas, il y a quelques activités terrestres à faire. L'une d'elles est la visite de la réserve naturelle de Lokobe. Nous demandons conseil au patron de l'hôtel qui nous appelle un "taxi" qui, lui, connaît un guide.
Direction le village d'Ambatozavavy...


Encore peu d'animation à cette heure matinale.


On n'accède à la réserve qu'en pirogue.


Mais comme c'est marée basse, il nous faut marcher un peu et traverser la mangrove. On enlève les chaussures...



Nous débouchons sur la baie.


Après quelques centaines de mètres dans 20 cm d'eau, nous voilà aux pirogues !


Un petit coup de main des garçons pour "décoller"...


Et vogue la pirogue !! 3 bons quarts d'heure au fil de l'eau, pagaye qui veut...


Nous débarquons et terminons les derniers mètres à pied. Notre guide et son fils suivent avec les victuailles pour le déjeuner.


Les pieds à peine sur le sable, notre guide nous fait remarquer ce fruit étrange : le kapok. C'est doux comme du velours...


Voilà ce que ça donne "dans l'arbre".


La plus délicate des attentions pour enlever le sable des pieds... un bain d'eau fraîche agrémenté de fleurs !


Nous sommes pratiquement les premiers, parfait pour un premier coup d’œil sur les habitations...


Les toilettes



Les étals des vendeuses de souvenirs jouxtent les tables pour le déjeuner tout à l'heure... Espérons que ce ne sera pas bondé !!


Pour accéder au sentier qui mène à la réserve, on traverse le village où s'agitent des dizaines de nappes brodées, spécialités malgaches.


Les énormes graines de cette gousse (Entada, les plus grandes du monde, jusqu'à 2 m) servent à la confection de colliers.


Mais quel est ce bruit assourdissant ? Pour qui sont ces cigales qui stridulent sur nos têtes ? Pour les enfants qui les capturent pour un faire un bon bouillon... 😝



Notre guide saute sur quelques rochers et revient avec cette jolie grenouille mordorée :


il la retourne et wouaaah les jolies couleurs !!


Nous dérangeons à peine ce lémurien nocturne agrippé à sa branche seulement 1 mètre au-dessus de nos têtes.


Un peu plus loin, c'est un autre lémurien qui ne tient pas en place, sautant d'arbre en arbre. Pas facile à suivre !


Un gecko vert fluo


Celui-là est beaucoup moins facile à repérer...


Je me mets de face, je me rapproche, j'active le flash... incroyable ! Quel mimétisme avec l'écorce !!


En plus il ne bouge pas d'un poil... il a une confiance absolue en son camouflage, pour notre plus grand bonheur car nous pouvons l'admirer sous toutes les coutures.


Nous poursuivons la balade, à l'ombre mais il fait chaud quand même. En levant la tête, nous apercevons un groupe d'autres lémuriens, en plein effort pleine sieste. 3 ou 4 empilés !



"Être ou ne pas être, telle est la question..."...


Tiens, on ne l'avait pas vu celui-là ! il faut dire qu'il se faufile sans bruit sur les feuilles, ce boa constrictor de 2 mètres. Mais il est repu donc dans de bonnes dispositions.



Après le gros serpent, voilà le mini de tous les minis : le plus petit caméléon du monde !!




Plus loin, une feuille qui marche ; ah non, un caméléon-feuille.


Un joli oiseau à queue double, ayant capturé une grosse libellule pour son repas, se démène sur une haute branche, dommage il est en contre-jour...


Encore un caméléon ! Finalement le camouflage n'est pas si terrible, on les trouve tous !


La visite touche à sa fin ; un beau lézard se laisse photographier sans broncher.


La recherche d'animaux, ça creuse ! Pendant que nous jouions aux explorateurs, le fils du guide a cuisiné au feu de bois. Le poisson et les crevettes/camarons ont mariné et sont parfaitement cuits.


Il y a même du crabe, mais sans pince pour casser la carapace, ce n'est pas facile, et je préfère conserver mes dents intactes !!


Le riz est cuit au lait de coco et c'est absolument délicieux. Je testerai à la caz !!
En dessert, bien sûr, des fruits frais ! La saison des mangues bat déjà son plein, et les ananas peuvent être presque aussi bons que les Victoria réunionnais !

Jolie présentation, mais comment on mange l'ananas ??


Regardons-y de plus près... il y a des découpes savantes...


Génial ! De gros cubes prêts à être avalés !


En plus nous avons de la chance il n'y a qu'une dizaine d'autres touristes sur l'île ; des Italiens ; d'ailleurs on en croisera beaucoup et parfois même, les gens nous diront spontanément "Ciao !" ; sûrement à cause des vols low-cost directs depuis l'Italie...



Il fait une chaleur écrasante...




Après une heure de temps libre, on remonte dans la pirogue. La marée a monté, on peut donc longer la côte au plus près.


La mangrove traversée à pied quelques heures plus tôt est maintenant sous les eaux !


Fin de la journée, attendons notre taxi en savourant le calme des lieux...




Le soir-même, notre Chef cuistot nous mijote un zébu bourguignon ! Un régal franco-malgache !



Les deux plongées se font la matinée et le retour à terre a généralement lieu vers 13 h 30. Après un rapide déjeuner, il nous reste donc tout l'après-midi à occuper. Quand on ne fait pas la sieste, on prend un tuktuk et on va dans la ville la plus proche, histoire d'occuper une paire d'heures.


Les rues sont plutôt propres !


Divers beignets et même des samoussas


De la bonne viande faisandée à l'air libre...


Le marché, c'est tous les jours et toute la journée !


Bon, à part ça, le premier objectif du voyage, c'est quand même de voir les requins-baleines, et de nager à côté d'eux s'ils sont d'accord...
MISSION ACCOMPLIE !!
Entre les deux plongées ou sur le chemin du retour, les yeux exercés des marins ont vite fait de repérer les premiers signes... "les chasses" : la présence d'un requin-baleine est mise en évidence par une frénésie de bonites qui sautent dans tous les sens pour se nourrir du menu fretin, et aussi d'oiseaux marins qui veulent leur part du gâteau de plancton.


Il est là !!!! Il ne reste plus qu'à s'approcher doucement, couper le moteur, chausser ses palmes, enfiler son masque et son tuba et se laisser glisser délicatement dans l'eau.


Ensuite, on profite de ces moments de bonheur, on ressent la puissance tranquille de la bête qui nous frôle, on se sent tout petit et privilégié aussi !



Me voilà en pleine action, à gauche, et Nadine en train de filmer...


Parfois on se met à l'eau sans trop savoir où est la bête, c'est un peu la pagaille au milieu des palmes et des bulles !


De nombreuses îles entourent Nosy Be, c'est le paradis des voiliers et des catamarans. Le club de plongée propose une sortie un peu inhabituelle qui permet d'aller voir Nosy Iranja, après nos deux plongées du matin. Comme je n'ai absolument plus le mal de mer grâce au Stugeron, je ne crains pas de devoir faire plus de 3 heures de bateau au final... Quelque chose me dit que ça vaut le déplacement...

Après nos deux plongées, nous continuons plein sud-ouest, vers le large à une trentaine de km de Nosy Be.
Comme toujours, il fait beau, la mer n'est pas encore agitée (il paraît qu'au retour, c'est plus sport, ce qui ne s'est pas vérifié ce jour-là !).
Soudain, du bleu immaculé de la mer surgit une étroite bande horizontale plus claire...


Tout aussi subitement, le fond bleu profond devient turquoise, paradisiaque...



Comment est-ce possible, en pleine mer ??


Tout le monde sur le bateau devient frénétique, ne sait plus où regarder ni quoi photographier !


Le bateau jette l'ancre et nous posons les pieds sur une longue bande de sable fin et éblouissant.




Les côtes malgaches au loin, et tous les dégradés de bleus possibles et imaginables !


Nous atteignons un genre de petit village touristique. Il est possible de dormir ici (hôtel ou bivouac), mais pour nous ce ne sera que la pause déjeuner.





Déjà l'heure de repartir... et la marée qui remonte et commence à recouvrir le banc de sable...


On repasse devant le Pain de sucre autour duquel on a plongé quelques heures plus tôt ; incroyable plongée où, même à seulement 6 m de profondeur, on peut admirer des formations coralliennes toutes plus variées et colorées les unes que les autres, des bancs immenses de petits poissons, bref un vrai aquarium dans une eau plus chaude vu qu'on n'est pas profond...


Il est temps maintenant de parler un peu "plongée" !! Car ce n'est pas le tout de boire l'apéro...


Il faut aller voir les beautés immergées insoupçonnées !


Nous aurons donc fait les spots suivants (pour les niveaux 1) :
Tanikely Sud, Plage des amoureux, Abyss, Jagab, Boboss, Shark Point,  Atnam, Madrépore, Rosario, Pain de sucre. D'autres spots pour les niveaux supérieurs bien sûr.


Ce qu'on retient, c'est qu'il n'y a pas profusion de poissons, à part dans la réserve Tanikely et autour du Pain de Sucre, pas vraiment de "gros" non plus, par contre, des ambiances particulières (champs de gorgones, épave mystérieuse, "cimetière" de gros coquillages...).
Mais grâce à notre photographe pro, on ramène quand même de beaux souvenirs, jugez plutôt !


Un poisson-crocodile nous attendait tranquillement... énooorme !











Le fameux antennaire (poisson-crapaud) et son aspect digne d'un film d'horreur...


Baliste titan sur son nid


Ma première épave ! Un bateau de l'ancienne pêcherie de crevettes, coulé à la fermeture de celle-ci.


Des éponges tubulaires qui sont violettes sans flash, et rose bonbon avec flash !


Étonnant corail bulle


Platax


Raie pastenague à taches bleues


Poisson ange bleu




Poisson perroquet rose


Gaterins tachetés


Notre ami l'antennaire sous un autre angle... brrrrr...



Fin de plongée ; à la recherche des requins-baleines avant de rentrer !



Pour le dernier jour, balade terrestre pour Nadine et moi. Petit taxi réservé par notre hôte. Direction le point culminant de l'île. On prend la route qui longe la côte ouest.




Du nom du capitaine Passot qui annexa Nosy Be à la France en 1841.


10 000 ariary (3 €) l'entrée. Regardez bien la statuette...


Récente plateforme aménagée pour le plaisir des touristes.


Vue à 360°.




Il y a en tout 3 plateformes. Elles sont spacieuses car la ruée, c'est le soir pour le coucher de soleil... Nous, à 9 h 30 on était seules !


Vue sur les lacs sacrés



On poursuit vers le Nord, direction Andilana.



Petite odeur de cramé dans la "pigeot"... il cherchera dans le moteur mais ne trouvera pas ; tant pis, on repart quand même !


Finalement, Andilana c'est juste une plage payante donc on décide d'aller plutôt à la "capitale" : Hell-Ville.
Rien à voir avec l'enfer. Beaucoup à voir avec ce monsieur contre-amiral Anne-Chrétien Louis de Hell qui a laissé son nom au village d'Hell-Bourg dans Salazie [il fut entre autres gouverneur de l'île Bourbon (Réunion) de 1838 à 1841].
Mais comme cela rajoute des kilomètres, il faut acheter un peu d'essence au marché noir. Rien de plus facile, il suffit de demander en bord de route, et hop 3 litres de plus !


Une vingtaine de km plus tard, nous voilà dans la grande ville. Le centre est hyper animé.




On donne RV à notre taxi pour dans 3 heures et on se dirige vers le marché couvert. Voyage au pays des merveilles, épices, fruits connus et inconnus, surprenant !




Les bouteilles d'eau de source ne sont jamais jetées, elles sont récupérées pour servir encore et toujours de contenant... C'est peut-être pour cela qu'on n'en a pas vu dans la nature ni la mer ?


Il est beau mon poisson il est beau !



Il est pas frais mon zébu il est pas frais !



Dans ces paniers, des crabes de sable toujours recouverts de leur sable...


Dernier déjeuner sympathique avec vue sur la mer, au Restaurant de la Mer justement ! Risotto de fruits de mer, miam.



Fin des 10 jours.
Vive notre asso La Plongée Lé Bon ! Manquait juste notre moniteur préféré... on a trinqué à sa santé !